Le coût d'opportunité du protocole de Kyoto
Bjørn Lomborg Ne niant ni la réalité du changement climatique, ni le fait qu'il résulte de l'activité humaine, l'auteur estime toutefois trop élevé le coût des politiques préconisées dans le cadre du protocole de Kyoto pour des résultats sans doute très modestes. Rappelant que l'on meurt globalement plus de froid que de chaud sur Terre, il suggère notamment que le réchauffement climatique est susceptible de sauver davantage de vies que d'en détruire. Il considère également qu'il est plus efficace et beaucoup moins coûteux de lutter contre les effets du réchauffement climatique que de tenter de réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2). Ainsi peut-on, par exemple, espérer lutter efficacement contre les vagues de chaleur, qui seront de plus en plus fréquentes au cours du siècle qui commence, en transformant l'urbanisme des villes les plus exposées afin dý réduire la quantité d'asphalte et de béton, qui retiennent la chaleur, et dý rendre la végétation plus abondante. De même, si le réchauffement climatique devrait sensiblement augmenter les ravages du paludisme, il est plus aisé et plus efficace de lutter contre ce fléau non pas en réduisant les émissions de CO2 mais en luttant contre la pauvreté, afin de permettre aux populations touchées de recourir aux sprays, moustiquaires et traitements appropriés. Il s'agit en somme, dans un monde où les ressources sont limitées, de hiérarchiser les priorités en effectuant, pour chaque mesure envisagée, un bilan coût/avantage afin de déterminer celles qui sont les plus susceptibles d'améliorer le bien-être mondial au moindre coût. (...)
Problèmes économiques, n°2961 du 24 décembre 2008, La Documentation française, Paris et, pour la version originale Financial Times, supplément "Climate change part I : science", 3 juin 2008 et d'indiquer le nom du traducteur du texte français, François Boisivon.